Histoire des origines au XIIIe siècle (1)

Préhistoire-protohistoire
& période Gallo-romaine

Les éléments concernant l’origine de la commune d’Hillion peuvent conduire à de nombreux développements. Nous avons choisi de ne présenter sur ce site internet que les éléments essentiels permettant de comprendre comment, depuis l’aube des temps, et jusqu’à la fin de la période gallo-romaine, l’implantation humaine s’est faite et développée sur notre territoire. Il ne s’agit donc pas de présenter une monographie exhaustive sur ce que nous connaissons de ces périodes, ce sera l’objet de travaux ultérieurs qui prendront également en compte les recherches que notre association continue de faire.

1. Préhistoire

Le paléolithique

La géographie de la commune de Hillion, territoire en forme de presqu’île, bordé par 13 km de côtes, a suscité très tôt un intérêt pour les humains qui pouvaient trouver sur ce territoire, outre les ressources terrestres permettant la chasse et la cueillette, des ressources marines (coquillages, poissons).

Les objets archéologiques découverts ne permettent pas d’affirmer une présence humaine lors des périodes du paléolithique ou du mésolithique. Mais une comparaison avec les découvertes effectuées non loin de Hillion, à Piégu (commune de Pléneuf-Val André) en 1987 s’impose, en raison de la proximité et de la configuration littorale. Sur ce site de Piégu, une occupation humaine vieille d’environ 200 000 ans est attestée par de nombreux objets de pierre taillée : racloirs, bifaces, pointes levallois. Il est très vraisemblable que la commune de Hillion ait connue une occupation humaine dès cette période du paléolithique moyen.

Le néolithique

La présence humaine est par contre bien attestée lors de la période néolithique (- 5000 à -1700 av JC) par les nombreuses haches de pierre polie (cf fiche 11.01.01), par des pointes de flèches et grattoirs, meules, retrouvés dans de multiples lieux de la commune, et par le menhir de Carquitté, découvert en 1964 (cf fiche 08.01.01).

Il est donc certain que, dès le néolithique, le territoire n’était pas une zone seulement constituée de landes et de forêts, mais était maillé par tout un réseau de petits champs et de petites prairies à occupation temporaire, permettant la culture et l’élevage de populations sédentarisées. Ces champs, et bien sûr les habitations, étaient desservis par des sentiers nombreux.

2. Protohistoire

L’Âge du Bronze

L’Âge du Fer

3. Période Gallo-romaine

La présence des gallo-romains s’étend sur tout le territoire de la commune. Une quinzaine de sites ont été répertoriés par le Service Régional d’Archéologie, sur la base de céramiques, objets divers, tegulae (tuiles épaisses), pièces de monnaies, substructures et photographies aériennes. Cet inventaire concerne les sites de Crémur, l’Hôtellerie, le Crapond, Bonabri, Bourboutel, Bellevue, le Clos Cotte, La Côte, Le Tertre Piquet, Carquitté…etc.

La commune était traversée par plusieurs voies romaines, la principale reliant Corseul (Fanum Martis) à Carhaix (Vorgium), anciennes capitales des Coriosolites et des Osismes, peuples gaulois. Cette voie passait par Licellion.

Bien évidemment, tous les sites archéologiques identifiés à Hillion étaient reliés les uns les autres, et avec les voies principales. Les voies secondaires représentées sur la carte ci-après peuvent être considérées pour certaines comme probables, pour d’autres comme plausibles.

Dès le milieu du XIXe siècle, des pièces de monnaies ont été découvertes en plusieurs endroits de la commune. Ces décou­vertes se sont poursuivies au XXe siècle. Malheureusement les lieux de dé­couvertes n’ont été que rarement signalés. Sur la base des noms des empereurs romains, ces pièces ont été classées par ordre chronologique. Ce classement laisse à penser que la civilisation gallo-romaine a commencé à Hillion au début du Ier siècle, et s’est poursuivie jusqu’au début du IVe siècle, avec une apogée au IIIe siècle. Cf fiche 11.03.02.

Le site de la Grandville est le plus important (cf fiche 08.02.01). Il est aujourd’hui interprété comme une partie probable d’un vicus portuaire qui comportait un établissement thermal. Un vicus est une agglomération secondaire regroupant des habitations, de l’artisanat, des commerces, des services. Sur le site de la Grandville des vestiges de poteries et tegulae ont été observés sur une zone assez importante, allant de la mer à la route de Morieux. La présence de thermes, inhabituels dans des agglomérations secondaires, atteste l’importance du site, ainsi que les découvertes dans les environs de dallages de marbre et de plaques sculptées ornées de monstres marins.

L’économie de ce vicus était basée sur les activités maritimes qui devaient donc être florissantes pour entraîner une telle prospérité. Ces activités étaient basées sur la pêche, mais probablement davantage sur la production de pourpre (cf fiche080204) à partir de l’exploitation de coquillages nucella lapillus dont un amas important a été découvert par P. Lamoureux et J-H Clément et analysé en 1992. L’extraction du suc tinctorial est assez délicate. La teinture directe de tissus et de peaux semble avoir été la technique la mieux adaptée.

Il semblerait, au vu des objets trouvés et des fouilles effectuées, que ce village gallo-romain se soit développé entre le début de notre ère et le IIIe siècle. L’année d’abandon pourrait se situer vers l’an 275. Cette date est voisine de l’abandon de divers établis­sement côtiers gallo-romain (dont celui des Sables d’Or en Fréhel). Le premier bâtiment fouillé à la Grandville porte des traces d’incendie, comme nombre de bâtiments de la frange littorale (Yffiniac, Port Aurel), laissant supposer que les envahisseurs barbares (saxons) venus de la mer ont contribué à la fin de la civilisation gallo-romaine dans la région.