La toponymie

RECHERCHES RELATIVES
À LA TOPONYMIE DES LIEUX DE HILLION

Un examen rapide des noms de lieux de la commune de Hillion révèle des influences multiples, dues à un riche passé dont les principaux évènements sont présentés dans la rubrique ‘Histoire’, répartis en trois parties distinctes, qui permettent une mise en perspective.

Comme il est écrit dans la 1ère Partie de l’Histoire de Hillion, la migration bretonne de la fin du IVe siècle au milieu du Ve siècle a conduit des clans gallois à venir s’installer dans le nord de l’Armorique, notamment dans la région de l’embouchure du Gouët et à Hillion.

Au IXe siècle, les vikings effectuent de nombreux raids en Bretagne, notamment dans le dans la région de saint Brieuc et dans le Penthièvre. Des établissements stables sont créés, et Hillion sera sous domination viking pendant plusieurs décennies.

Les noms de lieux de Hillion ont été créés à partir de diverses origines : gauloise, romaines (latines), bretonnes, vikings et françaises. La toponymie d’un lieu peut résulter d’une influence linguistique ou de plusieurs. Plusieurs hypothèses sont parfois possibles, car il est parfois délicat de retrouver les sources eu égard aux nombreuses déformations et altérations au fil du temps.

À titre d’exemple,

on trouve à Hillion :

  • de nombreux noms de lieux commençant par « car », variante de « kaër » en vieux breton, ayant évolué en « ker » et « car » = « village » (exemples : Carbien, Carmoen, Carberon, Carmin…etc)
  • des noms de hameaux commençant par Ville, qui ont une probable origine latine, de villa = « domaine rural » (exemples : ville David, ville Cario, ville Pépin..)

Parmi les recherches d’étymologie, on peut citer :

  • Pointe du Grouin :
    • Du breton ‘ Guer Wen ’ = ‘ Village de Gwen ’ ou ‘ village blanc ’ ou en viking/normand ‘de Grunn ’ = ‘ Haut fonds ’ ?
  • Lermot :
    • Du breton, sur le cadastre de 1812 ‘ Larmor ’ = ‘ la mer ’ ou en viking ‘ l’herm ’ = ‘terre inculte ’ et ‘ hop ’ = ‘ crique ’ ?
  • Carberon :
    • Du breton ‘ car ‘ = ‘ village ‘, et de ‘ be ‘ = ‘ tombe ‘ et de ‘ ron ‘ = ‘ Ronan ‘ ?
  • Le clos cotte :
    • Du viking ‘ kot ‘ = ‘ cabane, hutte de chasse ou de pêche ‘ ?
  • Le Houlet :
    • Du viking ‘ hol ’ = ‘ creux dans la terre ’ ou en patois normand ‘ houlet ’ = ‘ brêche, ouverture ’ ?
  • Licellion :
    • Du breton lis = cour ‘ et de ‘ Helyon ‘ (nom gallois, voir le livre de Pierre Hillion sur l’origine du nom) ?
  • Saint-René :
    • Appelé à l’origine Saint Ronan (moine irlandais ayant résidé en ce lieu au VIe siècle), nom francisé au XVIe siècle en saint René
  • Bonabri :
    • De la déformation du viking « brevy », venant de ‘ breid ‘ = ‘ large ‘ et de ‘ vik ‘ = ‘ baie ‘ ?

À partir de ces noms de lieux, les recherches seront effectuées à partir des connaissances des adhérents (certains sont bretonnants, d’autre d’origine normande) et des ouvrages spécialisés traitant de toponymie applicable à la Bretagne, et si possible, déjà dédiés aux noms de lieux de la commune. La recherche de l’étymologie des noms de lieux est une tâche complexe, sujette souvent à des interprétations plus ou moins fondées.

À titre d’exemple, citons le travail effectué par l’abbé Martin concernant la toponymie des noms de lieux et la micro-toponymie des noms de parcelles de la commune de Hillion. Cet érudit bretonnant s’est quelque peu laissé entraîner par son souci de vouloir démontrer que la majeure partie des noms de la commune sont d’origine bretonne, et même galloise. À vouloir trop démontrer avec un a priori, il se discrédite un peu. Cependant, ses travaux sont intéressants et seront examinés avec un esprit critique.

Extrait de l’ouvrage sur la toponymie, des noms de lieux à Hillion par l’abbé Martin