Histoire de 1341 à 1900 (3)

LES SIÈCLES DE
LOUIS XIV ET LOUIS XV

Au XVIIème et surtout au XVIIIème siècle, les documents écrits sont nombreux et l’abondance de contrats, procès en tout genre montre bien l’importance de la chose écrite dans une population aux trois quart illettrée. Une paroisse essentiellement rurale se doit d’acter sur les mouvances de propriété, les limites de champ et des droits de chacun dans un système encore féodal où la propriété est confisquée par une seule classe, mais qui s’ouvre grâce au système de domaine congéable à une meilleure productivité.

1. Le registres paroissiaux et le conseil de fabrique

Les premiers registres paroissiaux et le Conseil de fabrique

Depuis 1539, les recteurs se doivent d’y inscrire les naissances, les mariages et les décès. Ils renseignent sur la vie des habitants d’Hillion au XVIIème siècle. On connait leurs professions. Ainsi, s’il y a beaucoup de paysans, métayers, journaliers, quelques fermiers, on y trouve également des métiers de l’artisanat comme maréchal-ferrant, cordonnier, tisserand, fournier et plusieurs notaires, tant on a besoin de transcrire des actes pour une population presque analphabète. Ainsi Charles Campion, clerc, venu de Picardie s’installer en 1670 à Hillion et qui a fait souche…

On trouve aussi quelques pêcheurs, surtout à Lermot, qui partent vendre leur poisson à Saint-Brieuc et traversent les filières au péril de leur vie parfois, comme l’attestent les nombreuses noyades au XVIIème siècle. (cf fiche 050201), (cf fiche 050503)

L’ancêtre du conseil municipal est le Conseil de fabrique (ou général) de la paroisse. A l’époque il n’y a pas de séparation entre l’Eglise et l’Etat. Ce Conseil est constitué de 10 ou 12 hommes honorables de la paroisse, chargés de veiller aux intérêts de l’Eglise et à ceux de la paroisse en tant que territoire. A Hillion, les plus anciennes délibérations datent de 1704. On peut ainsi connaitre assez exactement les comptes et revenus de la paroisse au sol près. Elles indiquent également les procès intentés contre le Conseil (en 1721). (cf fiche 010408), (cf fiche 210224)

2. Trois affaires judiciaires

3. La digue de la Brulaire

Dès la fin du XVIIIe siècle, les habitants riverains des grèves d’Hillion, Langueux et Yffiniac, voient l´intérêt de cultiver de riches terres alluviales en gagnant des parcelles sur le Domaine public maritime, qui était surtout exploitées par les sauniers, depuis près de deux cents ans.

En 1764, un conseiller du Parlement de Bretagne, Jean-Baptiste Lefebvre de la Brulaire, obtient du Roi la concession des grèves entre la pointe d´Hillion et la pointe de Cesson. Il prend à sa charge la construction d´une digue de 3500 m entre ces deux pointes, l´aménagement de portes pour la retenue et l´écoulement des eaux, le dessèchement des terrains, ainsi gagnés (2000 ha) et l´entretien à perpétuité de cette digue. Il doit en outre payer une redevance au Roi : 3 sous par journal de terre. Les travaux furent commencés mais les paroisses avoisinantes : Hillion, Langueux, Yffiniac, protestèrent, soutenues par les Etats de Bretagne. (cf fiche 050505)

4. Les dernières grandes épidémies

Le typhus sévit à partir de 1741, puis apparaissent la variole, la typhoïde, les fièvres éruptives, les dysenteries qui causent 159 décès à Hillion en 1741.

En 1779 une épidémie de dysenterie bacillaire provoque 45 000 décès en quelques semaines en Bretagne. A Hillion, il y a 126 décès cette année-là contre une moyenne de 45 sur tout le XVIIIème siècle La variole, coutumière aux marins d’Afrique, sévit à Nantes et dans toute la Bretagne ; elle est très meurtrière de 1774 à 1789.